Inside A.Vogel

Des compagnons indésirables

Les défis de la culture biologique chez A.Vogel


Andrea Pauli, M.A.


21. avril 2021

La pollution, les toxines des plantes, les adventices nocives – pendant la culture et le traitement de plantes médicinales, on ne peut pas assez être prudent pour livrer finalement un produit médicinal d'une vraiment bonne qualité. C'est pourquoi, chez A.Vogel, le laboratoire joue dès le début un rôle très important dans le processus de fabrication.

Avant même son traitement, la matière première est soumise, conformément à l'état actuel de la science et aux réglementations officielles en vigueur, à des tests portant sur les composants, les paramètres de pureté et les contaminants. Pour ce qui est des contaminants, l'équipe du laboratoire de A.Vogel dirigée par Reto Brunschwiler, le responsable de la division Contrôle de la qualité, se fie tout d'abord aux collègues de la division Culture: «Ils font très bien leur travail, nos données le prouvent». Les adventices indésirables sont donc arrachées avant et pendant la récolte sur les champs de Roggwil TG (mot clé: désherbage méticuleux) et, tout de suite après, elles sont identifiées au laboratoire. Pourquoi est-ce si important?

Un regard affûté sur les contaminants

Prenons l'exemple des alcaloïdes pyrrolizidiniques (en abrégé: AP). Une expression compliquée pour un effet insidieux: les AP sont des composants végétaux dont l'ingestion peut nuire à la santé, particulièrement au foie. Qu'il s'agisse du séneçon, du tussilage ou de la vipérine: jusqu'ici, des AP ont été détectés dans environ 350 espèces végétales dans le monde. En raison de la récolte involontaire de parties des plantes et de graines («mauvaises herbes») contenant des AP, ces substances préoccupantes peuvent également être introduites dans les médicaments. Il est donc indispensable d'identifier à temps les plantes problématiques qui contiennent des AP: «Chaque livraison de plantes est contrôlée minutieusement pour voir si elle contient des adventices connues porteuses de ce poison», explique Gabriela Rohr, responsable de la division Gestion de la qualité.

Contrôle de la présence d'adventices après la récolte de l'Hypericum (millepertuis)

Le problème avec les plantes qui contiennent des AP est le suivant: en agriculture biologique, outre le fait de renoncer aux herbicides, l'objectif est justement de favoriser la diversité des espèces. Madame Rohr fait remarquer: «Pour la gestion des cultures, les adventices sont importantes et pas seulement des mauvaises herbes.» «Chez nous, l'avantage est que nous traitons des plantes fraîches, nous pouvons donc déjà distinguer les plantes médicinales des adventices sur le chariot de récolte», ajoute Reto Brunschwiler. Il s'agit d'un critère important, par exemple par comparaison avec les fabricants qui achètent des plantes médicinales hachées (et ainsi éventuellement «chat en poche»). Des mesures de réduction des risques visant les AP sont importantes, mais pas seulement pour des raisons de santé: Monsieur Brunschwiler fait remarquer: « Ces mesures garantissent également que nous ne devions pas, par exemple, jeter des lots contaminés.»

Gabriela Rohr explique: «Jusqu'ici, nous avons fait 220 analyses de risque sur un large éventail de plantes et produits qui sont importants pour nous, nous savons donc où se trouvent les plantes problématiques». Bien entendu, nous transmettons également ce savoir à nos partenaires contractuels qui cultivent des plantes médicinales pour A.Vogel. «En particulier avec l'Hypericum (millepertuis), nous savons que nous devons être très attentifs, car le séneçon, une plante à l'aspect similaire, constitue un problème potentiel», ajoute Madame Rohr.

Une bonne maîtrise des métaux lourds

Pour ce qui est des métaux lourds, la confiance est relative: Reto Brunschwiler nous fait part de son expérience: «Ils sont évitables, l'apport de ces substances est facilement contrôlable». Actuellement, une attention particulière est portée au mercure, à l'arsenic, au cadmium et au plomb. Quelles sont les mesures appropriées? Arrêter la fertilisation à temps, contrôler soi-même le compost, examiner méticuleusement toute collecte sauvage. Le sol doit aussi faire l'objet d'une attention particulière: «Un problème peut venir de l'ameublissement du sol avec du sable: il faut vérifier d'où vient précisément le sable», souligne Gabriela Rohr.

De temps à autre, le laboratoire de A.Vogel commande aussi des contrôles de la présence de métaux lourds dans le sol. «Chaque année, nous analysons au moins une livraison de marchandise de chaque fournisseur pour déterminer tous les résidus», rapporte la responsable de la division Gestion de la qualité. Les fournisseurs de plantes médicinales/les agriculteurs sous contrat apprécient d'ailleurs cette démarche. « Bien entendu, ces données les intéressent, car les analyses sont assez coûteuses, un agriculteur ne passe pas une telle commande rien que pour lui», nous confie Madame Rohr. Les partenaires contractuels aiment aussi présenter les résultats de ces analyses onéreuses lors de leur propre inspection biologique annuelle.

Les pesticides problématiques

L'utilisation de pesticides est un sujet délicat: vous pouvez vous consacrer avec autant de passion que vous voulez à l'agriculture biologique – si des jardiniers ou des agriculteurs des environs utilisent ce que l'on appelle des produits phytosanitaires (des fongicides, des herbicides, des insecticides), ces derniers peuvent aussi atterrir sans que ce soit intentionnel sur les champs de A.Vogel et/ou affecter les plantes médicinales par le biais du cycle de l'eau. C'est ce que l'on appelle des contaminations croisées – car on ne cultive pas ses champs sous une cloche protectrice, mais généralement à ciel ouvert.

A.Vogel a des contrats avec différents laboratoires qui réalisent des tests pour rechercher 500 à 600 pesticides. Reto Brunschwiler vérifie à chaque fois que les méthodes utilisées sont appropriées et que les limites appliquées sont correctes. Avec la division Gestion de la qualité de A.Vogel, il interprète alors les résultats des laboratoires externes. «Grâce à cette méthode, nous avons garanti un haut degré de couverture contre les contaminations potentielles», explique le responsable de la division Contrôle de la qualité.

Interlocuteurs

Gabriela Rohr, responsable de la division Gestion de la qualité, dipl. pharm., Dr. sc. nat. EPF, depuis 2000 chez A.Vogel

 

Reto Brunschwiler, responsable de la division Contrôle de la qualité, Bachelor of Life Science (B.sc.) biological chemistry, depuis 2015 chez A.Vogel

 

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