Près d’un milliard de personnes consomment trop peu de sélénium. Le changement climatique en est l’une des raisons. Telles sont les conclusions d’une équipe de chercheurs de l’ETH de Zurich, après avoir analysé plus de 30 000 échantillons du sol.
Résultat : les précipitations et le rapport entre pluies et sécheresses ont un impact majeur sur la concentration en sélénium dans le sol. Plus la valeur pH et la disponibilité en oxygène sont élevées et plus la teneur en argile et en carbone organique est faible, moins il y a de sélénium dans le sol.
Les sols secs, basiques, avec peu d’argile, contiennent également moins de sélénium. Dans les zones où les précipitations sont peu abondantes ou moyennes et où la teneur argileuse est élevée, le sélénium est probablement présent en forte quantité. Les chercheurs estiment que d’ici la fin du siècle, sur les deux tiers des surfaces agricoles utilisées dans le monde, la perte en sélénium sera de près de 9% par rapport aux années 1980 à 1999.
Le sélénium est un oligo-élément essentiel et un élément constitutif de certains enzymes, chargés par ex. de la production des hormones thyroïdiennes. En outre, le sélénium a une action antioxydante et freine les radicaux libres. Une carence sévère (par ex. suite à une perte de sang importante ou une alimentation par sonde en raison d’une maladie) peut conduire à un affaiblissement du muscle cardiaque ou à des maladies rhumatismales.
La teneur en sélénium des aliments dépend fortement de la qualité du sol de culture ou de la nourriture des animaux. Les sols suisses, comme ceux de l’Allemagne, du Danemark ou de la Finlande, sont plutôt pauvres en sélénium (voir article plus haut). La noix du Brésil est la plus riche en sélénium (1,9 mg pour 100 g). La viande et les abats, le thon, le fromage et les œufs, les céréales et les légumineuses en contiennent également. Le sélénium est très volatile, les aliments en contenant doivent donc être préparés avec peu de liquide et cuits à faible température. Quantité journalière de sélénium recommandée :
Nourrissons : de 5 à 20 microgrammes
Enfants : de 20 à 60 microgrammes
Adultes : de 30 à 70 microgrammes